Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Tanière de Sorci'Air
16 août 2015

Persona : Les visages de Victoria Bergman. Erik Axl Sund

 

DSC_1163

4ième de couverture : Une psychothérapeute suit deux patients difficiles : Samuel Baï, un enfant soldat de Sierra Leone et Victoria Bergman, une femme visiblement traumatisée depuis l'enfance. Tous deux présentent les mêmes symptômes : des signes de personnalités multiples. Avec ce premier roman dark et rageur, Erik Axl Sund signe un polar post punk électrisant et remet l’urgence au cœur du genre. 
Un jeune garçon est retrouvé mort derrière des buissons, près d’une bouche de métro, le corps momifié et sauvagement mutilé. Pour l’inspecteur Jeanette Kihlberg, l’enquête s’annonce compliquée : il est d’origine étrangère et personne ne semble se préoccuper de sa disparition. Bientôt une nouvelle victime impose l’horrible évidence d’une série.
Chacune de leur côté, la flic et la psy se voient confrontées aux mêmes questions : Combien de souffrances peuton infliger avant de basculer dans l’inhumain et de devenir un monstre ? À quel moment la victime se mue-t-elle en prédateur ? Et peut-on être mauvais si on ne ressent aucune culpabilité ?

Mon avis :
J'ai envie d'être très bavarde sur ce ro
man policier (et psychologique) ! Mais, mais.... je risque de donner trop de détails sur le fin mot de l'histoire...  Avouez que ce serait dommage ! Cependant, je poste quand même un billet, car cette trilogie nordique (oui encore une, et alors?)  écrite à 4 mains, commence ô si bien ! C'est peu dire !  J'ai été captivée et j'ai dévoré ce premier tome. Pas même une semaine, et ça faisait un bail que je n'avais pas lu si vite. J'en ai même interrompu un autre roman dans lequel mon esprit patinait. Ici, il a tourné à 100 à l'heure ! 
Alors, c'est un roman écrit par des hommes etdont les narrateurs sont principalement des femmes. Une psy, en pleine réflexion sur l'aide à apporter à deux patients aux troubles plutôt costauds. Une enfant abusée dont on suit les pensées cafouilleuses, noires et glauques. Une flic honnête et travailleuse, délaissant homme et enfant. Une psychopathe ingénieuse qui enlève des enfants, les "soumet", et les révèle au monde par leur mort.
De là naît un livre à l'atmosphère lourde. Il ne faut pas être sensible à la lecture de ces mots : c'est souvent très très dur. Il y aura du dégoût en lisant. Un sentiment d'oppression. Car cela va de l'aperçu d'une scène de guerre (et une autre de viol)  au Sierra Leone, à l'élaboration d'une chambre de torture, en passant par les abus mentaux et physiques d'une pauvre enfant et la barbarie qui trouvera écho en elle. Plus qu'une enquête policière donc, ce roman nous embarque de l'autre côté de l'action : la réflexion qui pousse à l'acte. Les réflexions, les émotions, les raisons qui font et qu'ont l'acteur. D'où vient la violence ? Comment s'explique-t-elle ? Chez la victime, chez la victime devenue bourreau ? des questions, beaucoup ... et tant d'autres qui sont à découvrir dans le tome 2 !
Malgré cette noirceur, ce livre est très dynamique de par sa structure : chapitres plus ou moins longs, sauts de personnages, et décalages spatio temporels. Un puzzle pour reconstruire le premier visage de Victoria Bergman. 
Je vous laisse le découvrir. Pour moi, il m'est apparu non pas à la fin mais quasiment au milieu du livre, si bien que j'ai eu la jubilation de pouvoir agiter mes poings en m'écriant : "Yes, yes ! Je le savais ! "

Extrait :  " Elle avance lentement sur le chemin rouge et poussiéreux. À droite, elle a une vue fantastique sur la côte, avec ses vastes plages d'un blanc de craie. Sans l'enfer qui règne dans les baraques de tôle en contrebas, cette vue pourrait sortir tout droit d'une brochure touristique.
Quatre-vingt mille morts civils, deux millions de réfugiés et une espérance de vie moyenne de tout juste trente-cinq ans. Et pourtant, le pays pourrait être parmi les plus riches : il dispose des plus grandes mines de diamant du monde, mais elles sont pillées par l'avidité des États voisins et des diamantaires européens. Un pays d'assassins, de contrebandiers, d'enfants mutilés et de femmes violées.
Elle sait qu'elle a parfois une légère tendance à la naïveté politique, mais elle comprend bien que les vrais criminels ne sont pas les bourreaux ou les soldats. Ce sont ceux qui se trouvent à l'autre extrémité de la chaîne de production. Les directeurs de banques, les rois du diamant mafieux et ces femmes qui n'ont jamais assez de brillants mais ne se demandent jamais un instant d'où ils viennent.
Certains se font trancher les mains ou la gorge pour que vous puissiez porter vos bijoux, songe-t-elle. "

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Dans la tanière de Sorci'Air !

Bonjour & Bienvenue dans la tanière de la Sorci'Air, Air Incolore ! Bonne visite des lieux à vous ! Et ne craignez pas mes araignées au plafond, elles sont inoffensives ^^ ! Enfin, je crois...
Valérie, aka Air Incolore.

Publicité
Newsletter

macaron-jeu-ete-participation


sans_t11


102528834_o


IMG_9584

Publicité