Respire. Anne Sophie Brasme

 4Ième de couverture : Charlène est une enfant comme les autres, qui vit sans trop se poser de questions, prend ce qu’on lui donne et ne demande rien. Elle habite un immense appartement à Paris avec ses parents, pas très aimants ni très amoureux. Charlène souffre : elle est asthmatique, se sent incomprise, mal aimée. Avec l’entrée au collège commencent de longs mois difficiles, de solitude et d’attente. Jusqu’à l’arrivée de Sarah, brillante, magnétique. Une amitié naît, qui pour Charlène est un don inespéré de la vie, un émerveillement. Avant les petites déceptions, les souffrances, la passion puis le désespoir. Un roman d’une vérité hallucinante écrit par une jeune fille de 17 ans.

Mon avis :   Si ce livre aun poids  plutôt léger, on comprend dès les 2 premières pages, que le récit lui est lourd, dense. Charlène est, en effet, en prison. Bientôt, elle nous raconte son histoire. Celle d'une enfant qui ne s'est jamais trouvée, devenue une adolescente qui s'est perdue. Elle croit se retrouver, à l'entrée du collège, en rencontrant Sarah. Puis en l'adorant; Sarah est captivante, Sarah s'intéresse à elle. Seulement, cette adoration vise à l'obsession, à la jalousie, à la haine qui est si proche de l'amour, à l'exclusion scolaire aussi, à la souffrance, aux dérives...  Car Sarah aussi cache son jeu : elle manipule, elle détruit. Elle donne des bouffées d'oxygène à cette asthmatique puis lui bloque la respiration. Charlène raconte.

C'est un livre pas bien épais, donc, qui se lit bien. J'ai plutôt apprecié. L'écriture est sérieuse, les émotions sont franches, l'analyse des situations lucides.  Bon, ce n'est pas mon type de lecture de prédilection, donc je ne suis pas plus emballée que cela, cependant.
J'ai poursuivi en regardant le film. J'y ai préféré le livre. Le film est sombre (dans l'image), et raccourcit cette amitié étrange en 1 année, quand elle dure 6 ans le livre. Néanmoins, elle reflète bien l'adolescence et ses difficultés et la dangerosité de la relation de ces jeunes filles. La dégénérescence de cette relation est d'autant plus marquée dans le film que Charlène, au début, semble des plus normales dans sa vie sociale (scolaire en tout cas), d'avantage qu'elle ne semble l'être dans le livre, où elle n'a AUCUN ami avant Sarah.  La situation finale aussi était un peu éloignée du livre, mais je n'en dis pas plus sinon je vais tout dévoiler.

Extrait : "   Je savais au fond que je n'étais pas faire pour cette vie-là, que je pouvais moi aussi réveiller la Charlène épanouie qui sommeillait en moi. Alors, pour faire taire la réalité, je me suis mise à rêver. Souvent le soir, avant de m'endormir, je me façonnais des histoires invraisemblables, faisant de moi une héroïne fabuleuse. Je rêvais que j'existais, mais autrement. Sans fermer les yeux, je transportais mon esprit dans un corps parfait, léger, celui d'une femme ; je marchais d'un pas si sûr que j'aurais pu affronter une armée entière.(...) Je devenais l'espace d'un instant, celle que j'espérais être avec ardeur. Et désormais, je n'attendais qu'une chose : grandir.  "

Comments

[isadef]

merci pour cette idée lecture